
Ce double sens caractérise le travail d’Eva Pelzer qui déploie un univers coloré et absurde. L’artiste s’approprie entre autres la technique ancestrale de la céramique pour en faire un support à la narration. Sur le Porte-nez, du roi à l’arlequin tous les moulages font référence à un rôle par leur ornementation, comme autant de costumes en attente des acteurs qui leur donneront vie. Situé dans la cave, le Salon stratégique transforme l’architecture des châteaux forts en salon de thé. Les imposantes constructions du Moyen-Âge deviennent du mobilier, et chaque personnage raconte une histoire mêlant des références du XVIIème siècle à une culture populaire plus contemporaine. Entre historicité et fabulation, les créations de la dijonnaise attisent l’imagination.
A mi-chemin entre les mouvements Arts and Crafts et Dada, elle donne à penser le rôle des créations artistiques contemporaines. Loin de l’art conceptuel Eva Pelzer ramène la manufacture sur le devant de la scène avec légèreté, dans une société où règne le préfabriqué.
Cassandre Ver eecke
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