Au bord du foyer – exposition chez Chiffonnier à Dijon

Si vous allez au 1 bis avenue Junot à Dijon, vous arriverez chez le collectif Chiffonnier. Là-bas, des artistes ont pris possession des locaux pour en faire un espace d’exposition alternatif et y installer leurs ateliers. L’entrée par le jardin qu’ils entretiennent puis par le petit bar donne le ton : ici ce n’est pas un entrepôt à œuvres d’art, c’est un lieu de vie.

Comme une évidence, l’exposition Au bord du foyer y a trouvé sa place depuis le 2 juillet, après deux ans à devoir composer avec les aléas sanitaires. Réunis autour de la commissaire d’exposition Violette Bras, dix artistes venus de toute la France se sont intéressés à une architecture particulière : celle des ruines.

Alice Bidault, Gabriel Delattre, Vincent Gallais, Lou Gambotti, Naomi Heinrich, Jacques Hermann, Alexandre Kato, Raphaël-Bachir Osman, Pierre-Louis Peny, Elise Planhard, font coïncider la variété de leurs pratiques à partir d’une cabane trouvée par hasard dans la forêt du Chapuzieux dans le Jura. Outre son aspect incongru de cheminée posée sur une dalle de béton au milieu d’une forêt, l’ancienne maisonnette est source d’une multitude d’histoires au sujet de son utilité. Nul doute que sa rénovation alimentera de nouveaux fantasmes dans la région.

Échafaudage, placo ignifugé, bombe de marquage forestier sont autant de matériaux qui racontent l’impact de l’humanité sur le paysage. Il est question des restes et de la manière dont la nature pourrait prendre le pas sur nos traces. Loin d’être dramatiques, les œuvres présentées font tantôt preuve d’humour, tantôt de poésie pour raconter des histoires inédites autour de la cabane. Comme un hommage aux petits vestiges de l’humanité, Au bord du foyer donne à voir et à imaginer à travers les regards posés par les artistes sur la ruine de la forêt du Chapuzieux.

Cassandre Ver eecke

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